Une équipe de chercheurs, principalement béninois, alerte sur la régression continue du couvert végétal dans les parcs nationaux du W et de la Pendjari, au nord du Bénin. Leur étude, selon les médias locaux, publiée dans la Revue Internationale de Géomatique, analyse l’évolution de l’occupation des sols de 1985 à 2015 et en projette les tendances jusqu’en 2030. Dix classes d’occupation du sol ont été identifiées : agglomérations, mosaïques champs-jachères, plans d’eau, forêts denses, galeries, claires et marécageuses, savanes arborées, arbustives et saxicoles, ainsi que les sols nus. La part de végétation naturelle est passée de 90,85 % en 1985 à 79,56 % en 2015, soit une perte de plus de 11 % en trois décennies. La modélisation prévisionnelle révèle une poursuite de cette tendance, avec un remplacement progressif des forêts par des cultures et des jachères. Les chercheurs, dont Hubert Olivier Dossou-Yovo, évoquent également une rupture climatique, marquée par une fréquence accrue des sécheresses, comme facteur aggravant. « Cette étude est une boussole scientifique que nous mettons à la disposition des autorités, des ONG et des décideurs pour une meilleure gestion des Réserves de Biosphère du W et de la Pendjari », a-t-il déclaré. Cette alerte intervient dans un contexte où la pression humaine sur les écosystèmes s’intensifie, accentuée par les effets du changement climatique. L’étude appelle à des mesures de conservation urgentes pour préserver ces patrimoines naturels en danger.