Le pape Léon XIV a dirigé, dimanche 11 mai sa première prière dominicale depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, récitant le Regina Caeli devant des milliers de fidèles. Cette seconde apparition publique du nouveau chef de l’Église catholique intervient trois jours après l’annonce solennelle de son élection. À midi, le premier pape américain de l’histoire a salué la foule rassemblée place Saint-Pierre, perpétuant une tradition qui permet au souverain pontife de commenter les enjeux mondiaux. Son élection est perçue comme une rupture avec le courant identitaire associé à certains milieux politiques conservateurs, notamment aux États-Unis. Samedi 10 mai, le 267e pape avait rencontré les cardinaux pour exposer ses grandes priorités. Il a rendu hommage à son prédécesseur François, décédé le 21 avril à 88 ans, et expliqué avoir choisi le nom Léon en référence à Léon XIII, promoteur au XIXe siècle de la doctrine sociale de l’Église. Il entend s’appuyer sur cet héritage pour affronter les défis contemporains posés par la révolution numérique et l’intelligence artificielle. Dans un geste symbolique, il s’est également recueilli sur la tombe de François à la basilique Sainte-Marie-Majeure avant de visiter un sanctuaire augustinien. Issu de l’Ordre de Saint-Augustin, Léon XIV, ex-prieur général de cette congrégation, incarne un profil spirituel discret, attaché à la vie communautaire et au service. Né aux États-Unis et naturalisé péruvien, il a exercé la majeure partie de son ministère missionnaire au Pérou. Son intronisation officielle est prévue pour le dimanche 18 mai, en présence de nombreux dignitaires internationaux. Il recevra à cette occasion les symboles du pouvoir pontifical : le pallium et l’anneau du pêcheur. D’ici là, il enchaînera les rencontres, notamment avec la presse mondiale et le corps diplomatique. Pour les fidèles qui l’ont connu à Chicago ou au Pérou, son élection a valeur de miracle. « On priait pour un miracle, il est notre miracle », témoigne Leah Morgan, fidèle de l’église St-Mary de Chicago. Pour l’évêque de Chiclayo, Edinson Farfan, « il est le pape de la communion et de la prudence, avec des avis clairs pour nous guider ».