La France appelle à une reprise rapide du processus politique en Libye. Le Quai d’Orsay a exprimé, ce 15 mai, sa “vive inquiétude” après les affrontements meurtriers survenus à Tripoli, qui ont causé la mort d’au moins six personnes et fait plusieurs blessés. Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a déclaré que Paris suit la situation “de manière extrêmement vigilante” et reste en contact étroit avec le personnel de son ambassade. Les combats ont éclaté après l’assassinat d’Abdel Ghani al-Kikli, alias “Gheniwa”, chef de l’Appareil de soutien à la stabilité (SSA), tué au siège de la Brigade 444, alliée au Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah. Les violences se sont concentrées dans les quartiers d’Abu Salim et de Salah Eddin, semant la panique et provoquant d’importants dégâts. Pour la France, ces tensions démontrent l’urgence d’un règlement politique. Paris appelle à la formation d’un gouvernement capable d’organiser enfin des élections. Elle insiste sur la nécessité de protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire. Les autorités libyennes assurent avoir repris le contrôle de la capitale grâce à une opération militaire contre les groupes armés irréguliers. Mais la situation reste fragile. Deux gouvernements se disputent le pouvoir : celui de Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et celui d’Oussama Hamad, installé à Benghazi avec le soutien du parlement. Quatorze ans après la chute de Mouammar Kadhafi, les Libyens attendent toujours les scrutins présidentiel et législatif censés clore une interminable transition.