La défense de Mohamed Ould Abdel Aziz rejette fermement la condamnation à 15 ans de prison confirmée mercredi par la cour d’appel de Nouakchott. Dans un communiqué, les avocats de l’ancien président mauritanien parlent d’une décision “entachée d’incompétence” et “contraire à la Constitution”. Selon eux, la condamnation viole l’article 93 de la Constitution mauritanienne, qui réserve le jugement d’un président en exercice aux cas de haute trahison, et uniquement devant la Haute Cour de justice. Ils ajoutent que le jugement est “dépourvu de base légale, de fait établi et de logique juridique”. La défense invoque également les articles 545 et 546 du Code de procédure pénale pour contester la validité du verdict. Le premier ouvre la voie à un pourvoi en cassation, le second prévoit la nullité des décisions rendues par des juridictions irrégulièrement constituées. Dans cette affaire, la cour a également condamné à deux ans de prison ferme le gendre de l’ex-président, Mohamed Ould M’Saboua, et l’ancien directeur de la Société nationale d’électricité, Mohamed Salem Ould Brahim Fall. Elle a ordonné la dissolution de la fondation « Rahma », dirigée par le fils de l’ex-chef d’État, et la confiscation de ses biens. L’homme d’affaires Mohamed Ould Daff a été acquitté. Ould Abdel Aziz avait été initialement condamné en décembre 2023 à cinq ans de prison pour corruption, enrichissement illicite et blanchiment d’argent, dans le cadre du procès économique le plus long de l’histoire mauritanienne. Il avait été rejugé en appel après avoir comparu de nouveau en décembre 2024. Les autorités mauritaniennes ont gelé plus de 41 milliards d’ouguiyas (plus de 100 millions de dollars), dont une grande partie appartiendrait à l’ex-président et à sa famille. Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie de 2009 à 2019, avant de céder le pouvoir à son ancien allié, Mohamed Ould Ghazouani. Ses avocats annoncent un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.