Le Mali a décidé d’appuyer la candidature du Mauritanien Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Ce soutien officiel a été confirmé à l’issue d’une audience accordée, 19 mai, par le général Assimi Goïta à une délégation ministérielle mauritanienne conduite par Amal Mint Maouloud, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Porteuse d’un message du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la ministre est venue solliciter l’appui de Bamako à un moment stratégique. L’élection du nouveau président de la BAD aura lieu le 29 mai à Abidjan, et la procédure exige une double majorité : celle des États africains et celle des 81 membres, dont 27 non africains. Dans ce contexte, chaque soutien compte. Âgé de 64 ans, Sidi Ould Tah est économiste de formation. Ancien ministre mauritanien des Affaires économiques, il a dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) pendant deux mandats. Il est l’un des cinq finalistes pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina, dont le second mandat arrive à terme. Le soutien malien revêt un poids symbolique et stratégique. Membre fondateur de la BAD, le Mali préside actuellement l’Alliance des États du Sahel (AES), ce qui lui confère une certaine influence régionale, malgré son retrait de la CEDEAO. Ce positionnement pourrait favoriser un effet d’entraînement en Afrique de l’Ouest en faveur du candidat mauritanien. À la sortie de l’entretien, Amal Mint Maouloud a salué « l’écoute » et « l’ouverture » du chef de l’État malien. Aucun chiffre n’a été dévoilé, mais l’adhésion de Bamako à la candidature semble acquise. Reste à savoir si cette dynamique diplomatique portera ses fruits et permettra à la Mauritanie de prendre, pour la première fois, la tête de la principale institution financière panafricaine.