Un nouveau coup dur pour le système numérique marocain. Le groupe de hackers « Jabaroot DZ », se réclamant d’Algérie, a revendiqué une attaque informatique massive contre l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) du Maroc. Plus de 4 téraoctets de données sensibles auraient été extraits et partiellement diffusés sur le dark web. Cette offensive survient dans un contexte tendu entre Alger et Rabat, marqué par une guerre informationnelle persistante. Selon les cyberpirates, cette opération constitue une réplique aux campagnes de désinformation attribuées aux services marocains contre l’Algérie. Mais elle dépasse de loin la simple riposte numérique : elle expose des documents compromettants impliquant de hauts responsables marocains. Parmi les données divulguées figureraient des pièces d’identité de personnalités influentes, des actes de propriété, des documents d’état civil et des transactions foncières chiffrées à plusieurs millions de dollars. Des noms retiennent particulièrement l’attention : Yassine Mansouri, chef des renseignements extérieurs, et Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, tous deux réputés proches du palais royal. Les fuites les lient à des acquisitions foncières présumées frauduleuses, réalisées entre 2022 et 2023. Selon les données publiées, des sociétés-écrans auraient été utilisées pour dissimuler ces opérations, notamment via des membres de la famille de Mansouri. Certaines parcelles concernées seraient situées dans des zones à fort intérêt stratégique. Les hackers dénoncent ce qu’ils qualifient de « colonisation foncière interne » et annoncent de nouvelles révélations à venir. Ils assurent désormais détenir l’intégralité de la base de données immobilières du pays, « du roi au dernier fonctionnaire ». Cette cyberattaque qualifiée d’« historique » par ses auteurs, vient intensifier un climat de tension croissante entre les deux voisins, où la frontière numérique devient un nouveau champ de bataille.