Réunis à Abuja pour le Sommet économique ouest-africain, les dirigeants de la CEDEAO ont lancé un appel fort à l’unité économique, à l’intégration régionale et à des investissements massifs pour changer le visage de l’économie ouest-africaine. Le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de l’organisation, a exhorté ses homologues à dépasser les discours pour engager une action collective concrète. « Un commerce intra-régional inférieur à 10 % dans une région aussi riche de potentialités n’est plus tolérable », a-t-il affirmé. « Ce n’est pas un problème de volonté, mais un manque de coordination. Le monde avance, et l’Afrique de l’Ouest ne peut plus se permettre de rester à la traîne. » Tinubu a insisté sur la nécessité d’harmoniser les politiques publiques et de miser sur la jeunesse, qu’il décrit comme « le plus grand atout » de la région, à condition d’investir massivement dans l’éducation, les technologies et l’entrepreneuriat. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a renforcé cet appel en plaidant pour des réformes économiques ambitieuses, basées sur une gouvernance plus pragmatique et une collaboration étroite avec le secteur privé. Selon lui, « seule l’ingéniosité des populations ouest-africaines permettra d’atteindre cette transformation ». Présent au sommet, le président libérien Joseph Boakai a appelé à ne pas rompre le lien avec les pays sortis de la CEDEAO. « Le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont nos frères. Nous devons leur tendre la main. La CEDEAO ne peut pas se refermer sur elle-même. » Il a réitéré l’appel du Liberia à maintenir le dialogue avec ces États, dans un esprit de réconciliation régionale. La rencontre, qui précède la 67ᵉ session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, a rassemblé les présidents du Ghana, du Sénégal, de la Sierra Leone, de la Gambie, du Togo, du Bénin et de la Guinée-Bissau, ainsi que les ministres des Finances, du Commerce, des Infrastructures et des Affaires étrangères. Des institutions clés telles que l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), l’Institut monétaire (IMAO), la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), l’UEMOA et le Secrétariat de la ZLECAf ont également pris part aux discussions, qui visent à tracer une nouvelle voie vers une intégration économique plus ambitieuse et inclusive en Afrique de l’Ouest.