Le gouvernement marocain engage une refonte en profondeur du cadre réglementaire de la commande publique. L’annonce a été faite le 7 juillet 2025 par le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaâ, devant les parlementaires. Objectif : garantir l’équité, la transparence et une meilleure gestion des finances publiques, dans un secteur qui mobilise chaque année plusieurs centaines de milliards de dirhams.
Parmi les principales mesures prévues :
- Calendrier triennal obligatoire : les maîtres d’ouvrage devront publier un programme prévisionnel des marchés publics en début d’exercice. Il devra être diffusé dans la presse nationale, sur le portail dédié et affiché localement durant 30 jours.
- Estimation préalable des coûts : chaque appel à la concurrence devra inclure une estimation précise, fondée sur les prix du marché et les données techniques du projet.
- Procédures renforcées : les critères d’évaluation devront être clairs et communiqués à l’avance aux candidats et à la commission. Le cahier des charges devra être disponible six jours avant la publication de l’appel d’offres.
- Publicité et transparence : double publication obligatoire (journaux et portail), ouverture publique des plis, et justification formelle de toute exclusion.
- Suivi de l’exécution : les marchés d’envergure seront audités. Un rapport de fin de projet devra être soumis dans un délai de trois mois, accompagné d’une fiche de présentation détaillée.
- Recours élargi : un délai d’attente de 15 jours avant validation définitive des résultats permettra aux entreprises d’introduire un recours auprès de la Commission nationale des marchés publics.
- Prévention des conflits d’intérêts : des dispositions spécifiques sont intégrées pour assurer l’intégrité des processus.
Pour soutenir cette réforme, un Observatoire marocain des marchés publics sera créé. Il centralisera les données, produira des indicateurs de performance et assurera le suivi régulier du système.
À travers cette réforme ambitieuse, le Maroc veut consolider la confiance des opérateurs économiques et faire de la commande publique un levier stratégique au service du développement.