Dans un entretien accordé au Figaro, Nicolas Sarkozy a exhorté le gouvernement français à revoir en profondeur sa relation avec l’Algérie. L’ancien président propose notamment de mettre fin aux accords bilatéraux de 1968 sur la circulation et le séjour, estimant qu’ils ne se justifient plus.

Selon lui, la France délivre encore trop de visas aux ressortissants algériens, environ 250 000 par an alors que l’Algérie refuse d’accueillir ses ressortissants faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il suggère donc un principe de réciprocité : « un visa pour chaque personne expulsée », et conditionner toute nouvelle délivrance à la libération des écrivains Boualem Sansal et Christophe Gleizes, toujours emprisonnés.

Sarkozy critique également l’approche actuelle de l’exécutif, estimant que le président Emmanuel Macron n’est pas allé assez loin dans sa fermeté, et dénonçant une politique étrangère qu’il juge trop conciliante avec Alger.

Plus largement, l’ancien chef de l’État alerte sur les enjeux migratoires à venir, qu’il considère comme un défi existentiel pour l’Europe. Il met en avant la dynamique démographique : alors que la population européenne est appelée à diminuer dans les prochaines décennies, celle de l’Afrique devrait doubler, accentuant selon lui une pression migratoire difficilement assimilable.