La spéculation sur les pneumatiques prend une nouvelle tournure en Algérie. En quelques jours, deux tribunaux, à Oum el-Bouaghi et à Tiaret, ont placé plusieurs individus en détention provisoire après la saisie de centaines de pneus destinés au marché noir. Ces opérations interviennent alors que l’État tente de stabiliser l’offre et de moderniser le secteur du transport.
À Oum el-Bouaghi, un commerçant de 49 ans, identifié comme B.G., a été arrêté après la découverte de 304 pneus entreposés illégalement. Présenté devant le procureur, il a été écroué en attendant son procès prévu le 9 septembre 2025.
À Tiaret, la police a mis la main sur 525 pneus supplémentaires. Deux suspects, H.J. et M.B., ont été interpellés et placés en détention provisoire. Fait marquant, M.B. venait tout juste d’être condamné à 7 ans de prison ferme pour une affaire similaire, impliquant 480 pneus saisis le même jour.
Ces arrestations surviennent dans un contexte de pénurie persistante. Pour contrer la flambée des prix, le gouvernement a autorisé l’importation de 300 000 pneus, dont une première cargaison de 100 000 unités est déjà arrivée. Le producteur local Iris vise aussi à doubler sa production annuelle, de deux à quatre millions de pneus.
En parallèle, les autorités veulent moderniser le parc de bus. L’importation de véhicules de moins de cinq ans est de nouveau permise, et 10 000 bus neufs doivent être achetés pour remplacer progressivement les plus anciens, parfois âgés de plus de trente ans. Une mesure accélérée après l’accident mortel d’Oued El Harrach qui a coûté la vie à 18 passagers.
L’État espère ainsi briser les réseaux spéculatifs, sécuriser l’approvisionnement et renforcer la sécurité des transports publics.