Le KORAG publie le bilan de neuf mois d’enquêtes (décembre 2024-août 2025) et met au jour une centaine de dossiers impliquant des actes de corruption, des falsifications, des détournements et divers dysfonctionnements au sein d’agents publics et d’acteurs privés.

Sur la base de dénonciations anonymes et d’auto-saisines, le comité d’orientation de la Commission de régulation des dysfonctionnements (CRD) a examiné une centaine de dossiers. Vingt d’entre eux concernent des pratiques corruptives impliquant magistrats, huissiers, agents des douanes, personnels de santé ou agents des domaines. Des faits de surfacturation, de détournement de fonds publics, de vol de matériel et de falsification de documents ont aussi été identifiés.

Parmi les affaires illustratives : malversations et détournements de fonds pour des travaux publics à Zabré ; irrégularités au service d’hygiène de Ouagadougou ; surfacturation au service départemental de l’eau de Koubri ; plaintes contre des policiers municipaux de Garango ; soupçons visant un substitut du procureur dans une affaire complexe impliquant d’anciens ministres ; et dysfonctionnements répétés à la SOCOGIB.

Le KORAG a aussi vérifié l’authenticité de plus de 6 000 diplômes d’agents publics issus de nombreuses administrations (présidence, ministères, santé, sécurité, enseignement, etc.). Les agents ayant présenté des diplômes non authentiques ont été révoqués et feront l’objet de poursuites judiciaires. Le dispositif prévoit toutefois une atténuation des sanctions pour toute personne qui se dénoncerait rapidement aux services compétents.

Le rapport signale en outre des cas d’abus de pouvoir, de refus de rédiger des procès-verbaux, d’organisation d’évasions de gardés à vue, d’affectations arbitraires, de harcèlement sexuel et de spoliation de vivres destinés aux déplacés (exemple cité : détournement de vivres du camp de Goudoubo vers un restaurant du CHR de Dori).

Le KORAG indique que les suites disciplinaires et judiciaires seront appliquées après instruction des dossiers selon une méthodologie rigoureuse. Il appelle les citoyens à la vigilance et à signaler tout dysfonctionnement via le centre d’appel national au 199.

Le KORAG rappelle que ces pratiques entachent l’image des institutions et nuisent aux populations déjà affectées par le terrorisme et les difficultés socio-économiques. Il invite donc les Burkinabè à participer activement à la lutte contre la corruption pour construire une société intègre et solidaire.