Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé lundi la dissolution de son gouvernement, incluant le Premier ministre Christian Ntsay, après des manifestations ayant fait au moins 22 morts, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, un bilan contesté par le gouvernement.

Depuis le 25 septembre, des manifestations éclatent à Antananarivo et dans d’autres villes, comme Antsirabé et Toamasina, en réaction aux coupures récurrentes d’eau et d’électricité. L’ONU rapporte que certaines victimes ont été touchées par des tirs des forces de sécurité, tandis que d’autres sont mortes lors de pillages et de violences en marge des rassemblements. Plus de 100 personnes ont été blessées et d’importants dégâts matériels ont été constatés, poussant les autorités à instaurer un couvre-feu nocturne.

Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme, a dénoncé une « réponse violente et non nécessaire » des forces de sécurité. Le mouvement citoyen « Leo Délestage » incarne l’exaspération d’une jeunesse confrontée à des pénuries énergétiques et hydriques chroniques.

La SADC et l’Union africaine ont appelé au dialogue et à la retenue pour restaurer la paix et la stabilité. Les ministres sortants assureront la gestion des affaires courantes en attendant la formation d’un nouvel exécutif. La crise met en lumière les défis structurels de Madagascar, confronté à une grave crise énergétique et hydrique.