L’ancien chef de la division de la communication au ministère de la Défense, le colonel à la retraite Didier Badjeck, a réfuté une vidéo circulant sur les réseaux sociaux dans laquelle sa voix dénoncerait le régime du RDPC et les dirigeants du pays. Selon lui, l’audio attribué à son compte a été trafiqué grâce à l’intelligence artificielle pour lui faire tenir des propos critiques à l’égard du pouvoir en place.

Dans la vidéo manipulée, la voix accuse les dirigeants de corruption et de vouloir rester au pouvoir, et met en cause l’opposition pour permettre la réélection du régime. Des allégations qui présentent également des candidats de l’opposition comme ayant été approchés pour accepter des postes au gouvernement. La voix y décrit le Cameroun comme un « pays de pourris » et exprime un ras-le-bol général vis-à-vis du RDPC.

Face à cette manipulation, Didier Badjeck a publié une vidéo depuis son véhicule pour clarifier sa position. L’ancien militaire, spécialiste en géostratégie, affirme que les militaires ne se mêlent pas des affaires politiques et qu’il adopte désormais une posture neutre, d’observateur, prêt à donner son avis sur un plan scientifique et prospectif, sans prendre parti. « À partir de maintenant, j’ai décidé de prendre des positions neutres, d’observateur qui peut aider dans le sens de la prospective », déclare-t-il.

Le colonel prévient ceux qui tenteraient d’instrumentaliser l’armée à des fins politiques et insiste sur l’importance du dialogue et du calme pour résoudre les conflits. Il rappelle que « les militaires n’ont rien à faire avec le pouvoir » et appelle les responsables de ce montage à régler les différends de manière sereine. Cette mise au point intervient alors que la tension politique monte autour des accusations de fraude à l’élection présidentielle.