Depuis son accession à la magistrature suprême le 6 novembre 1982, Paul Biya s’apprête à renouveler son serment en tant que président de la République du Cameroun pour un huitième mandat, demain 6 novembre 2025. La cérémonie, qui se tiendra devant le peuple camerounais et en présence du Conseil constitutionnel ainsi que de la Cour suprême en séance solennelle, marquera le neuvième serment du chef de l’État.
Le rituel, inchangé depuis 1982, consiste pour le président à jurer sur l’honneur de « remplir loyalement les fonctions confiées par le peuple », de « consacrer toutes ses forces à protéger et défendre la Constitution et les lois de la République », et de « veiller au bien général de la Nation, ainsi qu’à l’unité, l’intégrité et l’indépendance du Cameroun », conformément à l’article 140 du Code électoral.
Depuis 1982, Paul Biya a prêté serment à huit reprises : en 1982, 1984, 1988, 1992, 1997, 2004, 2011 et 2018. Chaque serment s’inscrivait dans un contexte particulier : d’abord pour succéder au président Ahmadou Ahidjo, ensuite pour affirmer sa légitimité populaire, puis pour consolider son leadership dans un paysage politique pluraliste et, plus récemment, pour asseoir sa domination sur la scène nationale.
Chacun de ces mandats a été marqué par des défis spécifiques : la crise économique des années 1980, la contestation de l’autoritarisme et la demande de démocratie dans les années 1990, ainsi que les enjeux de développement et de gouvernance des années 2000. La dernière décennie a vu s’ajouter des crises sécuritaires et des difficultés liées à la gouvernance, auxquelles s’ajoutent désormais, en 2025, les violences post-électorales qui viennent complexifier les défis politiques et économiques au début de ce nouveau mandat.


