La croissance économique en Afrique subsaharienne montre des signes de reprise, avec des prévisions de croissance de 3,5 % en 2025 et une accélération attendue à 4,3 % en 2026-2027, selon le dernier rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale. Cette dynamique est soutenue par une hausse de la consommation privée et des investissements, facilitée par une réduction de l’inflation et la stabilisation des politiques monétaires. Cependant, malgré ces progrès, la Banque mondiale souligne que le rythme de la croissance reste insuffisant pour résoudre les problèmes de pauvreté et répondre aux aspirations des populations. Le revenu réel par habitant en 2025 devrait encore être inférieur de 2 % à son niveau de 2015, malgré l’amélioration de la situation économique. De plus, la croissance reste lente dans les pays riches en ressources naturelles et ceux confrontés à des situations de fragilité, de conflit ou de violence. Andrew Dabalen, économiste en chef pour l’Afrique, met en évidence l’écart croissant entre les attentes des populations, qui demandent des emplois de qualité et de meilleurs services publics, et les capacités institutionnelles et économiques limitées des pays. Il insiste sur la nécessité de réformes urgentes pour stimuler l’investissement privé et favoriser la création d’emplois. Le rapport de la Banque mondiale met également en lumière les risques liés à l’évolution du commerce mondial, aux conflits régionaux et aux effets du changement climatique. Ces facteurs fragilisent davantage les économies et les populations. À cet égard, la Banque mondiale encourage les pays à exploiter la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour favoriser le commerce régional et créer des opportunités économiques, particulièrement pour la jeunesse. Enfin, face à une dette croissante et à la baisse de l’aide internationale, les gouvernements africains sont appelés à améliorer l’efficacité des dépenses publiques, notamment dans les secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures, pour rétablir la confiance des citoyens et soutenir la croissance économique durable.