Bamako et Brazzaville amorcent un nouveau tournant dans leur coopération, misant sur des solutions locales, humaines et durables pour faire face aux défis sociaux communs. En visite d’étude à Bamako le 2 mai 2025, Irène Mboukou-Kimbatsa, ministre congolaise des Affaires sociales, a salué les avancées du Mali en matière de protection communautaire, d’alerte sociale et de gestion des personnes déplacées. Accompagnée de la ministre malienne de la Santé, Assa Badiallo Touré, elle a visité plusieurs initiatives emblématiques, dont la Mutuelle de santé Benkan, le centre Football for Hope de Baguinéda et le site de déplacés de Sénou, où vivent plus de 1 200 personnes dans des conditions précaires mais soutenues par des mécanismes de résilience. Le système malien, fondé sur la mutualisation à bas coût et une solidarité de proximité, a séduit la délégation congolaise. À travers cette mission, les deux pays s’engagent dans une coopération sud-sud concrète, dépassant l’approche protocolaire pour se concentrer sur le partage d’expériences et l’adaptation locale des bonnes pratiques. Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a exprimé le souhait d’une démarche réciproque, en proposant d’étudier les avancées congolaises dans la digitalisation de l’état civil et les politiques sociales en milieu urbain. Cette coopération pourrait déboucher sur un protocole d’accord d’ici fin 2025 dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Avec une diaspora malienne de plus de 23 000 personnes installée au Congo, les relations entre les deux pays s’appuient aussi sur des liens humains et économiques solides, même si les échanges commerciaux restent encore modestes. Des pistes sont ouvertes pour dynamiser ces flux par des foires, des plateformes culturelles et des projets d’incubation. Le redémarrage attendu de la Grande commission mixte Mali–Congo devrait permettre de structurer cette dynamique en transformant les ambitions politiques en actions concrètes sur le terrain.