La Libye ambitionne de booster sa production pétrolière à 2 millions de barils par jour d’ici 2027, misant sur l’or noir pour renforcer ses réserves de devises et stabiliser une économie en crise. La Banque centrale libyenne (CBL) parie sur une hausse significative de la production pétrolière comme levier principal pour redresser l’économie nationale. Dans un communiqué du 2 juillet, elle estime qu’une augmentation de 247 000 barils/jour générerait environ 6 milliards de dollars supplémentaires par an. Actuellement, la production atteint 1,4 million de barils par jour, un niveau record depuis plus de dix ans, avec un pic de 1,23 million enregistré en mai 2025. L’objectif est d’atteindre 1,6 million de barils/jour d’ici fin 2025, puis 2 millions d’ici 2027.
Réunis à Tripoli, le gouverneur de la CBL, Naji Issa, et le président de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), Massoud Suleiman Moussa, ont convenu d’intensifier la coordination institutionnelle et de mobiliser des financements à travers les banques nationales et internationales. Cette stratégie intervient dans un contexte d’instabilité persistante, avec un dinar affaibli, des réserves de change sous tension et une inflation galopante. Augmenter les exportations pétrolières permettrait de stabiliser le taux de change, financer les importations vitales et freiner la flambée des prix.
Selon le dernier rapport de l’OPEP, la Libye, bien qu’exemptée de quotas en raison de sa situation politique, reste un acteur stratégique sur le marché pétrolier mondial. Mais les défis sont nombreux : sécurité fragile sur les sites pétroliers, infrastructures vétustes et divisions politiques freinent les ambitions. Malgré cela, la Banque centrale espère que cette relance énergétique permettra de soutenir la croissance, améliorer les services publics et redonner un souffle à l’économie libyenne.