À Abuja, experts financiers et militaires des États membres de la Cédéao travaillent, du 27 au 29 août, sur les mécanismes de financement de la Force en attente. Cette rencontre technique vise à transformer cet outil, encore théorique, en véritable instrument opérationnel capable de répondre aux menaces terroristes et aux crises politiques en Afrique de l’Ouest.
Le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui accusent l’organisation de passivité face aux jihadistes et d’alignement sur Paris, accentue la pression sur la Cédéao pour prouver son efficacité. Les discussions portent notamment sur l’ajustement du prélèvement communautaire et sur le recouvrement des contributions impayées afin de garantir des ressources pérennes.
Ces travaux prolongent les décisions du 67ᵉ sommet des chefs d’État de juin dernier et s’inscrivent dans la continuité des réunions de sécurité d’Abuja en février. La Force en attente, appelée à compter 5 000 hommes dont une brigade antiterroriste de 1 650 soldats, est considérée comme un pilier central de la stabilité régionale. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a rappelé l’urgence de la rendre immédiatement opérationnelle.
La réunion s’appuie aussi sur les recommandations du Comité des chefs d’état-major de la Cédéao, qui a insisté sur la coopération en matière de renseignement et la lutte commune contre le terrorisme et le crime organisé. La mission de 1 200 hommes déployée en Sierra Leone en est un précédent concret.
En parallèle, un cadre de formation adopté en juillet dernier met l’accent sur les droits humains, l’intégration du genre et la prévention des conflits, avec l’appui de partenaires internationaux tels que l’Union européenne, l’Allemagne, la France et l’Espagne. Cette double approche – formation et financement – doit permettre à la Cédéao de garantir une sécurité collective et de concrétiser sa Vision 2050 d’une région intégrée, pacifique et résiliente.