Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exhorté jeudi, à Alger, les pays africains à renforcer leur place dans l’ordre économique mondial. « L’Afrique est appelée en urgence à prendre sa place », a-t-il déclaré à l’ouverture de la 4ᵉ Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui se tient jusqu’au 10 septembre.
Le chef de l’État a dénoncé la marginalisation du continent dans les instances internationales. Il a rappelé que l’Afrique ne dispose que de 6,5 % des droits de vote au FMI et de 11 % à la Banque mondiale, tout en ne représentant qu’environ 15 % du commerce intercontinental, contre 60 % pour l’Europe. Les flux d’investissements directs étrangers restent eux aussi limités, avec seulement 74 milliards de dollars, soit 6 % du total mondial. « Cette faiblesse prive nos économies de croissance et nos jeunes d’emplois », a insisté Tebboune.
La 4ᵉ édition de l’IATF, présentée comme le plus grand rendez-vous économique du continent, réunit plus de 2 000 entreprises et 35 000 visiteurs venus de 80 pays. Les organisateurs estiment que plus de 44 milliards de dollars de contrats devraient y être signés.
Lancée en 2018 par Afreximbank, en partenariat avec l’Union africaine et la ZLECAF, la foire vise à stimuler les échanges intra-africains, qui ne représentent encore que 15 % du commerce du continent. Après l’Égypte (2018 et 2023) et l’Afrique du Sud (2021), l’édition d’Alger veut s’imposer comme un catalyseur pour la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange africaine.
« C’est une plateforme unique où les entreprises africaines peuvent conclure des affaires et contribuer à l’intégration économique du continent », a expliqué Kebour Ghenna, directeur exécutif de la Chambre panafricaine de commerce et d’industrie.