Le président colombien Gustavo Petro a demandé à ses ministres et hauts fonctionnaires de soumettre leur démission, suite à une réunion tendue avec son gouvernement cette semaine, marquée par des divisions internes.
Petro a exprimé sa volonté d’effectuer des changements dans son cabinet afin de mieux aligner les actions gouvernementales avec les objectifs qu’il a définis lors de sa prise de fonction. Il a annoncé sur X : « J’ai demandé la démission protocolaire des ministres et des directeurs des départements administratifs. Des ajustements seront réalisés pour garantir une plus grande cohérence avec les priorités du peuple. »
Cette décision fait suite à des tensions croissantes au sein du gouvernement, particulièrement après une réunion difficile mardi, où Petro a exprimé sa frustration face au retard dans la mise en œuvre de son ambitieux programme de réformes sociales. Lors de cette réunion de plus de cinq heures, la ministre de l’Environnement, Susana Muhamad, a annoncé sa démission, expliquant que sa décision était « difficile ».
Sa démission est la troisième après celle de Jorge Rojas, chef du Département administratif de la présidence, et de Juan David Correa, ministre de la Culture, qui avaient annoncé leur départ peu de temps avant.
Les tensions ont été exacerbées par la présence de l’ex-collaborateur proche du président, Armando Benedetti, qui fait actuellement l’objet d’enquêtes pour des irrégularités financières et des accusations de violences sexistes. La ministre Muhamad a exprimé son mécontentement de devoir travailler avec lui, affirmant qu’elle ne pouvait pas « s’asseoir à la table » du cabinet aux côtés de Benedetti.
Bien que Petro ait maintenu Benedetti au sein de son équipe, cette crise au sein du gouvernement met en lumière les difficultés du président à maintenir l’unité autour de ses réformes et de son programme progressiste.