Deux veuves de jihadistes sénégalais, récemment rapatriées de Libye, ont été inculpées pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » après leur arrivée au Sénégal. Les deux femmes étaient épouses d’Alioune Guèye, un ancien combattant sénégalais de l’État islamique, tué au front en Libye. Ces veuves ont été arrêtées à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, suite à leur retour volontaire du pays libyen. Lors de leur audition, elles ont nié avoir adhéré à l’idéologie jihadiste, affirmant avoir suivi leur époux en Libye en 2015 sans prendre part aux combats. L’une des femmes a même perdu deux enfants dans un bombardement de l’armée libyenne. Alioune Guèye, ancien professeur d’histoire-géographie à Linguère, s’était radicalisé et avait rejoint l’État islamique à Syrte, où il est décédé. Environ une trentaine de Sénégalais, dont Guèye, avaient rejoint ce groupe jihadiste avant la perte de Syrte en 2016. Ce n’est pas le premier cas de femmes rapatriées avec des liens avec des jihadistes. En mars 2023, cinq autres femmes et leurs enfants avaient été extradés de Libye, également accusées de faits similaires. Les autorités sénégalaises sont confrontées à un défi sécuritaire majeur concernant le retour des membres de filières jihadistes.