Idriss Youssouf Boy, ex-directeur de cabinet du défunt président Idriss Déby Itno, comparaît ce mardi 6 mai devant le tribunal de grande instance de N’Djaména. Il est accusé de détournement de fonds publics, trafic d’influence, corruption, escroquerie et abus de fonction. Détenu depuis février par les services de renseignement, Idriss Youssouf Boy est poursuivi aux côtés de trois coaccusés. L’affaire a éclaté à la suite d’une plainte d’About Hassan Bouder, homme d’affaires et ex-maire d’Amdjarass, qui l’accuse de lui avoir extorqué 11 milliards FCFA. Selon le plaignant, Boy aurait affirmé agir sur instruction du président Mahamat Idriss Déby Itno, une version démentie par le chef de l’État. Les fonds provenaient d’un décaissement du Trésor public destiné à financer un projet attribué à l’entreprise d’About Hassan Bouder. L’enquête de la police judiciaire a confirmé que le chef de l’État n’avait donné aucun ordre en ce sens. Ce procès relance les débats sur la corruption au sommet de l’État. Ce n’est pas la première fois qu’Idriss Youssouf Boy est mêlé à des malversations : en 2022, il avait été impliqué dans un scandale portant sur le détournement de 13 milliards FCFA de la Société tchadienne des hydrocarbures (SHT). Il avait alors perdu son poste de Secrétaire particulier de la présidence, avant d’être gracié par le président Mahamat Idriss Déby Itno, son frère. Le procès en cours est suivi de près dans un contexte où la gouvernance et la transparence sont devenues des enjeux majeurs de l’opinion publique tchadienne.