L’administration Trump a annoncé, mardi 13 mai, l’arrivée sur le sol américain d’un premier groupe de « réfugiés » afrikaners en provenance d’Afrique du Sud. Ces individus, membres de la minorité blanche descendant principalement des colons néerlandais, allemands et français, sont présentés par Washington comme victimes de « discrimination raciale injuste ». Dans un communiqué, la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, a déclaré que cette opération répondait à une directive du président Donald Trump, visant à prioriser la réinstallation aux États-Unis de groupes « vulnérables ». Elle a salué un « formidable accomplissement », conduit par le Secrétaire d’État Marco Rubio, et présenté comme une action de protection des droits humains. « Nous soutenons ces réfugiés dans leurs efforts pour construire un avenir meilleur pour eux et leurs enfants aux États-Unis », a-t-elle affirmé, en dénonçant les « attaques violentes » et les « expropriations sans compensation » auxquelles les Afrikaners seraient confrontés en Afrique du Sud. Cette initiative repose sur un décret signé par Trump le 7 février 2025, dans lequel les Afrikaners sont qualifiés de « victimes d’une discrimination raciale injuste ». Le Département d’État a promis de poursuivre ce programme dans les mois à venir. La décision américaine suscite de vives réactions. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rejeté la qualification de « réfugiés » pour les Afrikaners concernés, estimant que leur départ ne relève pas d’une situation de persécution conforme aux normes internationales. « Les colonisateurs sont restés dans notre pays. Nous ne les avons jamais chassés », a-t-il rappelé. Les Afrikaners ont joué un rôle central dans le régime d’apartheid, qui a institutionnalisé la ségrégation raciale en Afrique du Sud jusqu’en 1994. La réhabilitation de leur statut par les États-Unis, au nom de la lutte contre une nouvelle forme de discrimination, est donc source de controverse. Elle relance le débat sur la mémoire de l’apartheid, les tensions raciales persistantes en Afrique du Sud, et l’usage politique du droit d’asile par l’administration américaine.