Hier, samedi 24 mai 2025 marque le compte à rebours d’un tournant politique décisif au Bénin. À un an jour pour jour de la fin du second mandat du président Patrice Talon, le parti Les Démocrates, par la voix de l’He Bio Sika Abdel Kamel OUASSAGARI, a livré une déclaration musclée sur sa page Facebook dénonçant la gouvernance actuelle, appelant à des réformes urgentes et traçant la voie pour une alternance qu’il estime inéluctable. Dans un message, l’opposant a dressé un tableau sévère de la gestion étatique depuis 2016. Selon lui, le régime en place se distingue par une « mal gouvernance flagrante », marquée par l’opacité dans la gestion des finances publiques et des projets dont les retombées pour la population restent douteuses. « Où va l’argent du contribuable béninois ? », questionne-t-il avec insistance, avant de dénoncer l’exclusion du citoyen lambda dans les décisions importantes. La déclaration revient aussi sur des mesures sociales jugées régressives, notamment la suppression de la gratuité de la dialyse et le statut toujours précaire des Aspirants aux Métiers de l’Enseignement (AME), pour lesquels il réclame un « reversement » immédiat. Plus préoccupante encore, selon OUASSAGARI, est la situation des libertés publiques et politiques. Il évoque une démocratie dévoyée, où « la voix du peuple est étouffée » et où « le silence est d’or et la parole, un luxe dangereux ». Plusieurs cas de répression sont cités, notamment ceux de journalistes et activistes condamnés sous la loi sur le numérique. Le climat politique, selon lui, s’est refermé, avec des interdictions récurrentes de manifestations syndicales et politiques. L’opposant plaide pour la libération de figures politiques emprisonnées, telles que Reckya Madougou et Joël Aïvo, ainsi que le retour d’exilés comme Sébastien Ajavon ou encore Komi Koutché. Pour lui, « le bannissement ne peut être une solution ». Il projette déjà un avenir post-Talon, annonçant une gouvernance qui s’appuierait sur les anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo pour rétablir les relations avec les pays voisins, notamment le Niger. Il évoque également la mise en place d’un fonds de lutte contre le terrorisme financé par les Béninois eux-mêmes. Autre priorité affichée : la fin de la gestion des structures étatiques par des expatriés. Le Bénin, affirme-t-il, regorge de compétences locales capables de relever les défis du développement. Une relecture consensuelle de la Constitution et un dialogue national inclusif sont également proposés comme étapes indispensables pour tourner la page actuelle. Enfin, dans un appel à la mobilisation pacifique, il exhorte les citoyens à faire de cette dernière année du régime Talon un moment de veille démocratique et de revendications citoyennes.