Au Lesotho, des milliers d’élevages de volailles sont actuellement confrontés à de graves problèmes suite à la suspension soudaine d’un projet financé par les États-Unis à hauteur de 31,4 millions de dollars. Cette interruption menace un secteur déjà très dépendant des importations et soulève des inquiétudes concernant la sécurité alimentaire ainsi que les revenus des producteurs locaux. Lancé en 2023 dans le cadre du programme Food for Progress des États-Unis, le projet STEPS (Transformation durable des entreprises du secteur avicole) devait s’étendre sur cinq ans. Il visait à diminuer la dépendance du Lesotho aux importations de volailles en soutenant jusqu’à 28 000 exploitations locales d’ici 2028. Les objectifs prévoyaient une augmentation de 40 % de la production de viande de volaille et de 30 % pour les œufs. Or, après moins de deux ans d’activité, le projet a été brusquement suspendu, privant de ressources essentielles les éleveurs répartis dans sept districts : Botha Bothe, Leribe, Berea, Maseru, Mafeteng, Mohale’s Hoek et Quthing. L’Association pour le développement d’entraide rurale, qui accompagne ces agriculteurs, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences potentielles pour la sécurité alimentaire et l’économie locale. Le Lesotho importe plus de 80 % de sa volaille et de ses œufs d’Afrique du Sud. Cette suspension survient alors que les financements américains diminuent, notamment à cause de coupes budgétaires engagées depuis janvier, avec des impacts sur plusieurs programmes clés comme USAID, le Plan d’urgence présidentiel pour la lutte contre le sida, ou encore la Millennium Challenge Corporation. Une réunion avec les représentants des producteurs locaux est organisée cette semaine pour envisager des solutions face à cette crise.