Le chef de l’opposition démocratique tchadienne, Pahimi Padacké Albert, a lancé un appel solennel pour mettre fin aux vendettas qui ensanglantent le pays. Dans un message adressé aux autorités, aux leaders d’opinion et à l’ensemble du peuple tchadien, le président du RNDT-Le Réveil alerte sur la montée des vengeances claniques, qualifiées de « coutume animiste » devenue anachronique et incompatible avec un État de droit.

« Le sang coule partout dans le pays », déplore-t-il, dénonçant une spirale de violence communautaire alimentée par l’impunité, l’inaction de l’État et le silence complice de la société. Il estime que chacun porte une part de responsabilité, qu’elle soit active ou passive, citant à cet effet le pasteur Niemöller pour rappeler le danger de l’indifférence face à l’injustice.

L’ancien Premier ministre fustige l’attitude des autorités qui, au lieu de faire respecter la loi, privilégient des dédommagements ou des réconciliations symboliques, comme dans les cas récents de Molou ou Mandakaou. « L’État abdique, et abandonne la justice à la sphère privée », s’inquiète-t-il, appelant à mettre fin à cette forme de désengagement.

Il plaide pour des assises nationales inclusives, estimant que seule une prise de conscience collective permettra de briser ce cycle de violence. « Le sang ne répare pas le sang, il le souille », affirme-t-il en conclusion, soulignant que la justice et le vivre-ensemble doivent redevenir les fondations d’un Tchad fort et solidaire.