Le Maroc réinvente ses plans d’aménagement aquacole avec Dakhla-Oued Eddahab comme région pilote, dix ans après les premières initiatives. L’objectif est de concilier développement économique, durabilité environnementale et attractivité des investissements.
L’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) lance une révision complète des Plans régionaux d’aménagement et de gestion aquacoles (PAA), couvrant 70 % du littoral marocain. Un budget de 4,7 millions de dirhams est mobilisé pour élaborer un plan intégrant une évaluation environnementale stratégique, un projet de structures aquacoles et son étude d’impact.
Cette mise à jour s’inscrit dans le cadre juridique modernisé du décret n°2.23.1032 et accompagne la révision du schéma directeur d’aménagement urbain de Dakhla, dépassé par l’essor des activités maritimes. Près de 24 000 hectares maritimes ont été identifiés pour accueillir pisciculture, conchyliculture et algoculture.
À ce jour, l’aquaculture au Maroc a mobilisé 1,5 milliard de dirhams d’investissements publics, généré 7 000 tonnes de production et un chiffre d’affaires de 310 millions de dirhams en 2024. L’an dernier, 200 fermes aquacoles ont été créées et 322 conventions publiées au Bulletin officiel. De nouvelles écloseries sont en développement pour renforcer l’amont de la filière.
Le Royaume prévoit 450 projets aquacoles, dont 123 à vocation sociale pour les jeunes entrepreneurs et les coopératives de pêche artisanale. L’objectif : produire 390 000 tonnes par an, créer 6 300 emplois directs et positionner le Maroc comme leader africain de l’aquaculture durable.
Avec cette nouvelle génération de plans, Rabat mise sur une approche intégrée alliant données scientifiques, exigences socio-économiques et impératifs environnementaux, faisant de Dakhla-Oued Eddahab la vitrine d’une stratégie nationale moderne, durable et inclusive.