Le Niger renforce le contrôle de l’entrée et du séjour des étrangers et encadre plus strictement la délivrance des visas pour certains ressortissants européens, dans le cadre de réformes visant à sécuriser le territoire et réguler les activités économiques.
Les Ambassades du Niger à Genève, Ankara et Moscou sont désormais les seules habilitées à délivrer des visas aux ressortissants de l’Italie, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la Belgique et du Royaume-Uni. L’Ambassade à Bruxelles reste compétente pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service.
Cette mesure s’appuie sur l’ordonnance N°2025-02 adoptée par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) le 13 janvier 2025. Elle impose que tout étranger dispose d’un titre de voyage ou d’un permis de séjour valide et prévoit qu’après trois mois, un permis de séjour ou une carte de résident devienne obligatoire. Certaines activités économiques nécessitent également une autorisation spécifique.
L’ordonnance distingue les « non-immigrants » (diplomates, agents d’organismes étrangers, voyageurs en transit) et les « immigrants » (autres personnes), en précisant les documents requis pour chaque catégorie. La liberté de circulation est garantie sauf pour des raisons de sécurité nationale ou d’ordre public, avec des mécanismes renforcés d’expulsion, sauf vers des pays où la sécurité de l’étranger serait compromise.
Bakary Yaou Sangaré, responsable de la Division Privilèges et Immunités Diplomatiques, a appelé à la stricte application de ces mesures, soulignant qu’elles visent à mieux réguler les flux migratoires et à protéger les intérêts nationaux.
Ces dispositions s’inscrivent également dans un contexte international marqué par le durcissement des visas Schengen et l’introduction du système d’entrée/sortie (EES) en Europe, qui automatisera le contrôle des frontières et pourrait renforcer les vérifications pour les ressortissants de pays tiers, y compris les Nigériens.