La course à la succession du Président Patrice Talon semble désormais lancée en République du Bénin. Depuis la désignation, le 31 août dernier, par la majorité présidentielle, de Romuald Wadagni, actuel ministre de l’Économie et des Finances, comme candidat pour prendre la relève, le climat politique s’est nettement réchauffé. Dans les rues, sur les réseaux sociaux, dans les médias et jusque dans les contrées les plus reculées, un seul sujet cristallise l’attention : la présidentielle d’avril 2026.

La désignation de Romuald Wadagni n’est pas passée inaperçue. Pour beaucoup, cela symbolise une volonté claire de continuité dans l’action gouvernementale entamée par Patrice Talon. Plusieurs citoyens rencontrés dans le centre du pays au cours d’une descente sur le terrain ont salué cette décision. Ils estiment que les acquis du Président sortant doivent être consolidés.

De plus, poursuit Eusèbe Quenum, mécanicien moto, le futur chef de l’État, s’il venait à être issu de la mouvance présidentielle Romuald Wadagni) , devra impérativement faire mieux que son prédécesseur. Des attentes fortes émergent, notamment sur les projets d’envergure et la gestion des ressources publiques.

« On ne veut plus des projets dont 50 milliards seront pour les imprévus », a lancé farouchement un conducteur de taxi-moto rencontré à Avogbanan (dans le sud du pays), comme pour refuser tout retour de l’actuelle opposition au pouvoir dirigée par l’ancien Président Dr Thomas Boni Yayi, et qui avait tenu ces propos durant son mandat présidentiel.

Une opposition encore silencieuse mais attendue

Pendant que la majorité affûte ses armes et prend de l’avance sur le terrain, l’opposition politique, quant à elle, reste relativement silencieuse. Aucun nom n’a encore été officiellement avancé. Pourtant, une frange importante de la population attend avec impatience une candidature forte pour « créer la surprise » et proposer une alternative crédible. Il faut noter que le principal parti d’opposition Les Démocrates a fait une déclaration de presse vendredi 5 septembre pour dénoncer les manœuvres que font la mouvance actuelle pour entraver la quiétude des 28 députés de leur camp.

Les Béninois, eux, s’interrogent si l’opposition réussira-t-elle à renverser la tendance ? Ou le candidat de la continuité s’imposera-t-il dès le premier tour, porté par l’appareil d’État et l’héritage du président Talon ?

D’après les premiers échos recueillis dans plusieurs localités, par Atchakpodji, le feu est déjà ouvert sur le terrain politique. La bataille s’annonce rude, et les attentes sont énormes,  meilleure gouvernance, projets concrets et réalistes, gestion rigoureuse des finances publiques, et surtout, un président à l’écoute des préoccupations du peuple.

En attendant le scrutin prévu pour le 12 avril 2026, les regards restent tournés vers l’opposition, les mouvements citoyens et les jeunes, de plus en plus impliqués dans le débat public.