La Banque mondiale recommande de repousser l’âge de référence du vieillissement de 65 à 70 ans dans la région MENA, dont le Maroc, afin d’anticiper la pression croissante sur les systèmes de retraites.

Dans son rapport publié en août 2025, intitulé « Embracing and Shaping Change : Human Development for a Middle East and North Africa in Transition », l’institution relève un décalage inquiétant : une espérance de vie moyenne de 74 ans pour un âge effectif de départ autour de 54 ans. Un écart de 20 ans, parfois 27, qui pèse lourdement sur les finances publiques.

« Les pays de la région MENA devraient encourager les travailleurs à prolonger leur activité. Chaque année supplémentaire de travail accroît le revenu et l’épargne-retraite », souligne le rapport. Selon ses projections, sans réforme, le coût des pensions pourrait atteindre 3 % du PIB en 2050.

Le document préconise donc un relèvement progressif de l’âge de départ, accompagné de réformes paramétriques et d’investissements en santé préventive. Il alerte aussi sur le doublement attendu du ratio de dépendance des plus de 65 ans d’ici 2050, et sur la hausse des maladies chroniques touchant déjà un quart des adultes de 55 ans au Maroc, au Liban et en Arabie saoudite.

Au Maroc, le gouvernement a annoncé un passage graduel à 65 ans dès 2026, mais les syndicats dénoncent un manque de transparence sur l’état réel des caisses et l’absence de consensus autour de la réforme.