À New York, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, participe à la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Chargé par le président Abdelmadjid Tebboune de représenter l’Algérie, il tente de retrouver une visibilité diplomatique dans un contexte où le pays semble de plus en plus isolé sur la scène internationale.
Officiellement, Attaf porte la voix d’Alger sur la paix, le développement et les droits de l’homme. Dans les faits, sa présence vise surtout à restaurer la stature diplomatique du pays, affaiblie ces dernières années. Il interviendra notamment dans le débat demandé par l’Algérie et certains pays islamiques au Conseil de sécurité sur la question palestinienne, un levier traditionnel utilisé par Alger pour attirer l’attention internationale et détourner le regard des difficultés économiques et politiques internes.
Le ministre prendra également part à une réunion sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la paix et la sécurité internationales, convoquée par la Corée du Sud, présidente en exercice du Conseil de sécurité. Cependant, l’Algérie, en retard dans le domaine numérique et technologique, y apparaît davantage comme spectatrice que comme acteur influent.
En marge des travaux, Ahmed Attaf assistera aux rencontres de plusieurs groupes auxquels l’Algérie appartient : Ligue des États arabes, Union africaine, Organisation de la coopération islamique, Mouvement des non-alignés et Groupe des 77+Chine. Ces forums permettent à la diplomatie algérienne de maintenir un rôle, mais son influence réelle reste limitée face à des capitales africaines et arabes plus dynamiques.
Enfin, des bilatérales sont prévues avec des homologues étrangers et des responsables d’organisations internationales, mais elles sont perçues comme protocolaires, sans avancées significatives sur les grands dossiers régionaux.
Pour de nombreux analystes, la participation d’Ahmed Attaf à New York souligne surtout la difficulté de l’Algérie à définir une stratégie diplomatique crédible, alors que ses initiatives régionales du Sahel au Maghreb peinent à produire des résultats tangibles.