Le Premier ministre tchadien, Amb. Allah Maye Halina, a dénoncé vendredi à New York l’incapacité de l’ONU à mettre fin aux guerres meurtrières, affirmant que l’organisation « n’a jamais autant déçu » depuis sa création.

Selon lui, quatre-vingts ans après son institution, l’ONU reste loin d’avoir atteint les objectifs fixés par sa Charte. Il a pointé du doigt un Conseil de sécurité figé dans l’héritage de l’après-guerre, où l’Afrique demeure exclue d’une représentation permanente, et des mécanismes de sanction « sélectifs » qui nourrissent la défiance dans plusieurs régions du monde.

Le chef du gouvernement tchadien a aussi critiqué les missions de maintien de la paix, accusées parfois d’inaction ou de dérives graves en Haïti, en Centrafrique, en RDC ou au Mali. « Comment comprendre qu’au lieu de protéger, certains aient été complices de violations ? », s’est-il interrogé, appelant à une réforme profonde et transparente des opérations onusiennes.

Abordant la question palestinienne, il a qualifié la situation à Gaza de « scandale humanitaire et défi moral sans précédent », dénonçant les bombardements, les milliers de victimes civiles et la destruction d’infrastructures vitales. Il a réaffirmé l’appel du Tchad à la reconnaissance d’un État palestinien dans les frontières de 1967 et à la fin de la colonisation.

Amb. Allah Maye Halina a salué l’adoption récente de la déclaration de New York sur la Palestine, la qualifiant d’étape historique, mais a insisté sur la nécessité de transformer ce texte en actions concrètes.

Enfin, il a rappelé que le succès de l’ONU se mesurera à sa capacité à soutenir les pays vulnérables, notamment en Afrique, et à mettre en œuvre de manière effective les grands agendas internationaux comme celui du développement durable à l’horizon 2030.