La Société des mines d’or de Syama (SOMISY) entend tirer pleinement parti du nouveau code minier pour accroître sa production d’or et consolider sa position parmi les plus grands producteurs du pays.

Jeudi 2 octobre, le ministre malien des Mines, Pr Amadou Keïta, a reçu à Bamako la direction de SOMISY pour faire le point sur les perspectives de la mine et ses objectifs de production. Cette rencontre s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre du Code minier de 2023, qui renforce la participation nationale au secteur aurifère et instaure un cadre fiscal plus favorable à l’État.

Le directeur général de SOMISY, Cheick Ahamadou Tidiane Bah, et le président du conseil d’administration, Adama Bagayoko, ont présenté au ministre les projets d’expansion de la mine et les mesures prises pour se conformer aux nouvelles exigences réglementaires. L’entreprise a réaffirmé sa volonté de collaborer étroitement avec les autorités afin d’assurer la transparence et la viabilité de ses opérations.

Détenue à 80 % par le groupe australien Resolute Mining Limited et à 20 % par l’État malien, SOMISY prévoit d’atteindre une production annuelle de plus de 250 000 onces d’or grâce à un plan d’expansion ambitieux. Celui-ci repose sur la conversion du minerai sulfuré et l’augmentation des capacités de traitement. Au premier semestre 2023, la mine avait déjà produit 112 787 onces d’or, et la mise en service complète du circuit sulfuré, prévue pour le premier semestre 2026, devrait marquer une étape clé vers cet objectif.

Le Code minier de 2023 accorde désormais à l’État jusqu’à 35 % de participation dans tout nouveau projet minier, dont 10 % à titre gratuit, 20 % par acquisition dans les deux premières années de production et 5 % réservés aux opérateurs nationaux. Cette réforme vise à porter la contribution du secteur minier à 15 à 20 % du PIB et à générer environ 500 milliards de FCFA de recettes annuelles.

Les relations entre le gouvernement malien et Resolute Mining ont connu des tensions. En novembre 2024, le PDG de la société, Terence Holohan, et deux collaborateurs avaient été arrêtés à Bamako dans le cadre d’un différend fiscal. Ils ont été libérés après la signature d’un accord prévoyant le paiement de 160 millions de dollars au Trésor malien. Peu après, Holohan a quitté la direction du groupe.

Un rapport du Bureau du Vérificateur général a également relevé des anomalies dans la gestion de SOMISY, dont un emprunt non justifié de 168,6 milliards de FCFA, 20,4 milliards d’intérêts indûment perçus et 19,1 milliards de dividendes non versés à l’État. Ces irrégularités ont conduit à un renforcement du contrôle sur les flux financiers et les pratiques de gouvernance du secteur aurifère.

Face à ces enjeux, SOMISY a réaffirmé son engagement à respecter le cadre légal et à coopérer pleinement avec les autorités. Le ministère des Mines a, de son côté, insisté sur la nécessité d’un dialogue régulier et constructif pour garantir la transparence, la performance et la pérennité de l’industrie aurifère au Mali.