Le gouvernement tchadien a annoncé la fin immédiate de sa collaboration avec l’ONG sud-africaine African Parks Network (APN), partenaire du pays depuis 2010 pour la gestion de plusieurs aires protégées, dont le Parc national de Zakouma.
Dans un communiqué publié le 6 octobre, le ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable a confirmé la résiliation de tous les accords liant le Tchad à APN. Cette décision met un terme à une coopération de quinze ans, renouvelée à plusieurs reprises, notamment en 2017 et 2022.
APN, organisation spécialisée dans la gestion des réserves naturelles africaines, avait initialement signé un accord avec le gouvernement tchadien pour restaurer et sécuriser le Parc national de Zakouma, durement touché par le braconnage des éléphants dans les années 2000. Grâce à ses actions, le parc avait retrouvé une certaine stabilité écologique et une visibilité internationale.
En 2017, la collaboration s’était étendue à la création du Grand écosystème fonctionnel de Zakouma (GEFZ), intégrant le parc et ses zones périphériques. En 2022, elle avait encore été élargie à la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi (RNCE), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le ministère justifie la rupture par plusieurs motifs : la reprise du braconnage, le manque d’investissements dans les infrastructures et la conservation, ainsi que le non-respect de clauses contractuelles essentielles. Les autorités dénoncent également des tensions persistantes avec les administrations nationales et un comportement jugé irrespectueux de la part de l’ONG envers le gouvernement.
Malgré cette décision, le Tchad réaffirme sa volonté de poursuivre une politique ambitieuse de préservation de la faune et de la flore. Le ministère se dit prêt à collaborer avec de nouveaux partenaires « sérieux, respectueux et mutuellement avantageux » pour assurer la continuité de la protection des écosystèmes nationaux.
Cette rupture ouvre une nouvelle phase pour la gestion du Parc de Zakouma, du GEFZ et de la RNCE. Reste à savoir quelles organisations prendront le relais, dans un contexte marqué par la montée du braconnage et la pression croissante sur les ressources naturelles.
African Parks Network n’a pas encore réagi à la décision des autorités tchadiennes.