La capitale malgache a connu une journée de forte tension ce samedi 11 octobre, marquée par des affrontements entre militaires du camp CAPSAT, gendarmes et manifestants. Deux personnes ont été tuées, dont un soldat.
Tout a commencé dans la matinée, lorsque des militaires du CAPSAT, soutenus par des manifestants de la « Gen Z » et des membres de l’opposition, ont quitté leur camp de Soanierana pour rejoindre la place du 13 Mai à Analakely. En route, leur convoi a été pris à partie près du camp de la Gendarmerie d’Andrefanambohijanahary, déclenchant des échanges de tirs meurtriers.
Les militaires réclamaient la libération de plusieurs de leurs camarades qu’ils estimaient détenus « arbitrairement ». Ces derniers ont finalement été relâchés et ont rejoint le mouvement. En fin d’après-midi, les troupes mutinées et les manifestants ont pu atteindre la place du 13 Mai, haut lieu symbolique de la contestation politique à Madagascar.
Rejoints par des figures de l’opposition, les leaders militaires ont réaffirmé leur soutien au peuple et appelé à la démission du président Andry Rajoelina. Un civil a également été tué par balle dans des circonstances non élucidées.
Face à cette flambée de tensions, le Premier ministre Ruphin Zafisambo a appelé au calme et à la retenue, exhortant les forces de sécurité à « ne pas s’entretuer » et à protéger la population. « Notre pays, déjà fragilisé, ne supportera pas une nouvelle crise », a-t-il averti.
Dans un communiqué publié dans la soirée, la Présidence a tenu à démentir les rumeurs évoquant une fuite du chef de l’État, assurant qu’« Andry Rajoelina est toujours au pays et dirige la réorganisation des affaires nationales ».
Depuis le 25 septembre, Madagascar est secouée par un mouvement de contestation initié par la « Gen Z ». Parti des revendications contre les coupures d’eau et d’électricité, il s’est transformé en une crise politique appelant au départ du président.