Le candidat autoproclamé vainqueur de l’élection du 12 octobre dernier, Issa Tchiroma Bakary, a renouvelé ses accusations sur les réseaux sociaux, au deuxième jour des villes mortes qu’il avait appelées quelques jours plus tôt. Selon lui, le Cameroun serait dirigé simultanément par « deux présidents » : lui-même, élu par le peuple, et le président désigné par le Conseil constitutionnel. Cette déclaration a été faite dans une vidéo publiée le 4 novembre, alors que l’appel aux villes mortes, largement ignoré par la population, se poursuivait. L’opposant se réjouit cependant de la mobilisation d’une minorité qui a répondu à son mot d’ordre.

Ancien ministre, Issa Tchiroma Bakary a exprimé sa satisfaction à l’issue de la première journée des villes mortes, soulignant la capacité des Camerounais à « contester ce qui ne va pas » et à « remettre le pays en ordre ». Il a salué la détermination d’un peuple qui, selon lui, reste debout face aux intimidations et aux arrestations. Dans son message, il a évoqué la mort « d’une centaine de nos enfants » et affirmé que, tôt ou tard, les dirigeants actuels devront céder face à la volonté du peuple souverain.

Pendant ce temps, les institutions camerounaises poursuivent les préparatifs de l’investiture du président réélu le 27 octobre dernier par le Conseil constitutionnel. La cérémonie se tiendra le 6 novembre à l’Assemblée nationale, où le Cabinet civil de la présidence a annoncé que la prestation de serment aura lieu à 12 heures, suivie d’étapes menant le président réélu au palais de l’Unité.

Les déclarations de Issa Tchiroma Bakary, qui continue de contester les résultats officiels, suscitent des interrogations sur l’ampleur de sa contestation. Craignant une arrestation, l’opposant se serait réfugié dans un pays voisin. Plusieurs de ses soutiens, dont les avocats Me Michèle Ndoki et Me Felix Agbor Balla, ont également choisi l’exil, afin d’éviter le sort de certains leaders et sympathisants arrêtés depuis quelques jours, tels que Anicet Ekane, Djeukam Tchameni et le professeur Aba’a Oyono.