Goodluck Jonathan presse les autorités bissau-guinéennes de rendre publics les résultats de la dernière élection présidentielle. L’ancien président nigérian a relayé son appel après une rencontre à Abuja avec le président Bola Tinubu, à qui il a exposé l’impasse politique créée par la prise de contrôle de l’armée en Guinée-Bissau.

Envoyé du Forum des sages de l’Afrique de l’Ouest pour observer le scrutin, il affirme que l’intervention militaire a brutalement interrompu le processus électoral, entraînant une vague de condamnations. Jonathan explique avoir informé Tinubu des évolutions récentes afin que celui-ci relaie les faits lors des réunions régionales où lui-même ne peut participer.

Il rejette la thèse d’un coup d’État militaire classique. Selon lui, l’évènement relève d’un « coup symbolique » attribué à l’ancien président Umaro Sissoco Embalo. Il précise qu’il ne s’agit ni d’un putsch militaire ni d’un coup de palais, mais d’un acte politique mis en scène par le chef de l’État déchu.

Dimanche, Jonathan a appelé la Cedeao à dialoguer avec la junte pour qu’elle publie les résultats et permette l’investiture du vainqueur. Il assure que le dépouillement est terminé, que les résultats sont déjà connus et que seule manque leur proclamation officielle. Il invite les dirigeants ouest-africains à obtenir la libération du principal opposant, arrêté sans motif, et rappelle qu’aucune infraction ne lui est imputée.

Jonathan estime qu’une confrontation directe avec l’armée provoquerait des pertes humaines inutiles. Il demande donc une issue politique qui garantisse la transparence du scrutin et le respect du choix des électeurs.

L’ancien président avait été bloqué en Guinée-Bissau après l’intervention militaire avant d’être exfiltré par un avion ivoirien. De son côté, la Conférence des chefs d’État de la Cedeao a suspendu la Guinée-Bissau de toutes ses instances. Le Nigeria et le Ghana ont également condamné l’action de l’armée, appelant au rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel.