Face à la dégradation de la situation sécuritaire, politique et humanitaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel, les Nations Unies appellent à un engagement renforcé des acteurs régionaux et internationaux pour préserver les acquis démocratiques et contrer les menaces émergentes.

Jeudi, devant le Conseil de sécurité, Barrie Freeman, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a souligné la vulnérabilité persistante de la région, tout en reconnaissant ses capacités de résilience. Elle a présenté le dernier rapport d’UNOWAS couvrant la période du 1er août au 28 novembre 2025, mettant en lumière la complexité des défis sécuritaires, politiques et humanitaires auxquels sont confrontés les pays de la région.

Sur le plan politique, Mme Freeman a alerté sur les réformes de gouvernance perçues comme excluantes, qui fragilisent la légitimité des institutions et alimentent le mécontentement populaire. Elle a plaidé pour des processus politiques inclusifs, impliquant activement la société civile, les jeunes et les femmes. Concernant la Guinée-Bissau, elle a relevé des tensions accrues, appelant au dialogue, au respect de l’ordre constitutionnel et au soutien du Conseil de sécurité aux efforts de la Cédéao pour stabiliser la situation.

La Représentante spéciale adjointe a également pointé l’érosion des normes démocratiques et le rétrécissement de l’espace civique dans certains pays, avec des allégations préoccupantes de détentions illégales, torture et disparitions forcées.

Sur le plan sécuritaire, le Sahel reste « l’épicentre mondial de l’extrémisme violent », avec une expansion continue des groupes terroristes vers les États côtiers et une convergence croissante entre terrorisme et criminalité organisée. Cette insécurité a des conséquences humanitaires lourdes : seuls 25 % de l’appel humanitaire pour le Sahel central ont été financés, tandis que des millions de personnes subissent déplacements forcés et insécurité alimentaire. Les chocs climatiques, notamment les inondations, aggravent encore la situation.

Mme Freeman a réaffirmé l’engagement d’UNOWAS à soutenir les États et organisations régionales, en particulier la Cédéao et l’Union africaine, et a salué les efforts visant à opérationnaliser une force régionale de lutte contre le terrorisme, appelant à un financement prévisible conformément à la résolution 2719 du Conseil de sécurité. Elle a aussi noté des progrès dans la mise en œuvre des résolutions sur la participation des femmes et des jeunes, tout en regrettant leur sous-représentation dans les instances décisionnelles.

En conclusion, la Représentante spéciale adjointe a insisté sur le rôle d’UNOWAS comme « acteur de confiance et facilitateur du dialogue », déterminé à promouvoir la paix et la stabilité durables en Afrique de l’Ouest et au Sahel.