Le président Abdelmadjid Tebboune a tenu jeudi une réunion d’urgence au palais présidentiel pour tenter de maîtriser la situation critique du commerce extérieur algérien, affecté par la chute des exportations hors hydrocarbures et un environnement économique opaque.

Cette rencontre a rassemblé plusieurs hauts responsables, dont le ministre du Commerce extérieur Kamel Rezig, le président du patronat Kamel Moula, les ministres des Transports et des Finances, ainsi que les directeurs de la Sécurité intérieure et des Douanes. La présence des services sécuritaires traduit la volonté du pouvoir de contrôler étroitement ce secteur en crise.

Depuis 2020, les exportations hors hydrocarbures stagnent à environ cinq milliards de dollars par an, un niveau insuffisant pour une économie de plus de 45 millions d’habitants. Pour tenter d’enrayer la situation, une nouvelle mesure de contrôle des importations est entrée en vigueur le 9 juillet : les entreprises doivent soumettre un Programme prévisionnel d’importation validé par plusieurs ministères.

Cette réglementation vise officiellement à réduire la fraude commerciale et à protéger les réserves de change. Mais elle alourdit les procédures et reflète surtout l’incapacité de l’État à favoriser une industrie compétitive et à développer les exportations.

Dans un contexte de baisse des revenus pétroliers, l’Algérie peine à rivaliser avec son voisin marocain, qui multiplie zones industrielles, accords commerciaux et infrastructures logistiques. Ce retard accroît les risques économiques à moyen terme.

Aucune mesure structurelle n’a été annoncée à l’issue de la réunion, qui souligne cependant la nécessité d’une meilleure coordination entre ministères. Le fossé demeure important entre les objectifs affichés et la réalité des blocages administratifs et des tensions entre opérateurs et autorités.